Une trésorerie négative doit immédiatement attirer l’attention des dirigeants d’une entreprise. En effet, lorsqu’elle devient structurelle, elle porte en elle des risques de cessation de paiement. Il est donc essentiel de maîtriser cette notion pour mettre en place dès que possible des solutions adaptées. Assurez-vous de bien comprendre ce qu’est la trésorerie négative et ses conséquences sur l’activité de l’entreprise. Découvrez également, dans cet article, quels sont les leviers à actionner pour l’éviter et sortir de ce mauvais pas !
Qu’est-ce qu’une trésorerie négative ?
La notion de trésorerie négative est étroitement liée à celle de « trésorerie nette ». Présent dans le bilan fonctionnel, l’indicateur découle de la notion de besoin en fonds de roulement (BFR) et de fonds de roulement net global (FRNG). Le BFR correspond au décalage de trésorerie entre les dépenses et les recettes issues de l’activité courante (les dépenses préliminaires sont antérieures aux recettes).
Le FRNG, quant à lui, mesure le montant des ressources stables disponibles après le financement des actifs immobilisés (capitaux permanents – actif immobilisé).
La trésorerie nette se calcule par une approche de haut de bilan :
Trésorerie nette = fonds de roulement – besoin en fonds de roulement
Il est également possible de l’obtenir par les données de bas de bilan :
Trésorerie nette = disponibilités – dettes financières à court terme
Une trésorerie négative signifie donc que l’entreprise manque de ressources pour faire face à ses besoins.
La signification d’une trésorerie négative
Le défaut de paiement des fournisseurs
Un manque de trésorerie durable dégrade inévitablement les relations de l’entreprise avec ses fournisseurs. Elle est tenue de les payer dans un délai déterminé par la réglementation (de 30 à 60 jours).
Le défaut de paiement entraîne des effets cumulatifs néfastes pour l’entreprise :
- des pénalités de retard ;
- d’éventuelles sanctions administratives.
Réduction des liquidités disponibles
Une trésorerie négative signifie que l’entreprise ne dispose plus des liquidités suffisantes pour assurer les achats courants.
Difficultés à honorer les obligations financières
En cas de trésorerie négative, l’entreprise ne peut honorer le paiement de ses créanciers comme les banques (intérêts d’emprunts ou de crédits à court terme) et les détenteurs d’obligations. L’entreprise aura également des difficultés à payer ses dettes fiscales (impôt sur les sociétés, TVA…) et sociales.
Les conséquences d’une trésorerie négative
Perte de clients
Le coût des marchandises vendues est en règle générale la dépense la plus lourde pour une entreprise. Si les rentrées d’argent sont insuffisantes, elle ne pourra payer ses intrants. Il s’ensuivra l’impossibilité de proposer des biens ou des services et, par voie de conséquence, une perte de clientèle.
Impossibilité de payer fournisseurs et employés
Le défaut de trésorerie empêche le paiement des fournisseurs. Si le problème persiste, il sera mis fin aux relations commerciales de l’entreprise avec ses fournisseurs.
De plus, le paiement de la rémunération des employés fait partie des premières obligations des entreprises. L’absence de paiement est considérée comme une infraction pénale passible d’une amende de 2 250 € au maximum. De plus, des dommages et intérêts sont susceptibles d’être versés aux salariés.
Coût de financement plus élevé
Le manque de trésorerie accentue les problèmes de l’entreprise en termes de financement. Les entreprises en difficulté ont généralement recours à des prêts et à des crédits pour le financement de leurs activités. Or, en cas d’absence ou de retard de paiement de leurs mensualités, les financeurs augmentent les taux d’intérêts, ce qui impacte négativement la trésorerie.
Perte de crédibilité
Une trésorerie négative nuit à la réputation de l’entreprise :
- les sanctions en cas de retard de paiement des fournisseurs peuvent être publiées par la DGCCRF ;
- l’administration fiscale est susceptible de procéder à la publicité du privilège du Trésor ;
- les comptes de l’entreprise peuvent être librement consultés par toute personne y ayant intérêt ;
- l’image de l’entreprise est dégradée auprès de ses créanciers, clients et fournisseurs.
Le manque de confiance peut entraîner à terme l’arrêt du financement et de l’activité de l’entreprise.
Stratégies pour sortir d’une trésorerie négative.
Les mesures de redressement doivent être prises le plus rapidement possible après l’apparition des difficultés.
Analyse et optimisation des processus de paiement
Il est nécessaire d’assurer périodiquement une révision des processus de paiement pour identifier les zones d’inefficacité et mettre en place les ajustements nécessaires. Le processus doit être vu dans son entièreté, de la commande de marchandise au paiement des fournisseurs.
L’optimisation des processus de paiement recouvre plusieurs approches :
- S’appuyer sur des solutions techniques avancées. Il s’agit en particulier :
- D’utiliser des logiciels de gestion des paiements pour automatiser certaines tâches répétitives (saisie de données, vérification des factures, etc.).
- D’utiliser la blockchain et les contrats intelligents pour renforcer la sécurité et la transparence des paiements. Les contrats intelligents déclenchent automatiquement les paiements lorsque certaines conditions sont remplies.
- Bénéficier de la traçabilité et du reporting des paiements pour en faciliter le suivi.
- Centraliser et automatiser la gestion des factures.
- Assurer le suivi des échéances et des délais de paiement. Des logiciels dédiés à la gestion de trésorerie permettent notamment l’émission d’alertes en cas de retard imminent.
Gestion proactive des créances et des dettes
S’agissant des créances, une gestion efficace requiert :
- d’établir des termes de paiements transparents et clairs avec vos clients avant toute relation commerciale ;
- de suivre au jour le jour les échéances en réalisant des relances systématiques ;
- de vérifier la solvabilité des nouveaux clients si vous leur accordez un crédit ;
- de proposer une remise en cas de paiement anticipé ;
- de réduire les dépenses non essentielles.
Une gestion proactive des dettes consiste en particulier à négocier des échéanciers de paiement en cas de difficulté, y compris avec les créanciers institutionnels (administration fiscale, URSSAF…).
Renégociation des conditions avec les partenaires financiers
S’agissant des crédits en cours, une entreprise en difficulté pourra négocier un rééchelonnement ou une restructuration de sa dette. Cette dernière permet de regrouper ses crédits en un seul prêt avec des mensualités plus faibles. Si les taux d’intérêt sont favorables, on pourra renégocier les prêts en cours à des conditions plus avantageuses.
Diversification des sources de financement
En cas de difficulté de trésorerie, le recours à un financement de court terme est en général indispensable : ligne de trésorerie, cession de créances (affacturage, loi Dailly).
Diversifier ses sources de financement permet également aux entreprises de réduire leur exposition aux aléas des marchés et d’obtenir le coût de financement le plus bas. Il s’agit d’une décision stratégique qui peut prendre plusieurs formes dont :
- Les prêts bancaires avec certaines options (prêts à terme, SBA, marges de crédit…). Pour bénéficier des meilleures conditions possibles, une mise en concurrence des établissements financiers est utile, avec l’aide, de cas échéant, d’un courtier.
- Le recours aux investisseurs (augmentation de capital, émission d’obligations, financement participatif, etc.).
- L’obtention de subventions si l’entreprise y est éligible.
- Le recours à des avances de fonds aux commerçants.
Comment anticiper les difficultés de trésorerie ?
L’anticipation permet de se prémunir du risque vital pour l’entreprise que constitue une trésorerie négative. Elle fait partie de son suivi financier.
Mettre en place un budget prévisionnel réaliste
Le budget prévisionnel se confectionne annuellement et doit être un outil de référence tout au long de l’exercice au même titre que la trésorerie de départ. Il consiste à recenser et à classer les dépenses et les recettes de la façon la plus exhaustive possible.
Nous vous conseillons de suivre votre budget prévisionnel mensuellement avec la prise en compte des éventuels ajustements. Par exemple, si un fournisseur décide d’augmenter ses prix de 10 %, l’entreprise doit s’assurer qu’elle dispose de la trésorerie suffisante pour faire face à cette dépense supplémentaire.
Former le personnel à la gestion de trésorerie
La gestion de trésorerie ne s’improvise pas ! Pour être efficace, le personnel doit être formé à la réalisation de certaines tâches comme :
- l’identification des sources financières et comptables entrant dans la prévision de trésorerie ;
- l’évaluation de la situation de trésorerie en analysant, par exemple, différents ratios ;
- la construction d’un budget prévisionnel de trésorerie ;
- la vérification de la solvabilité des clients ;
- l’optimisation du BFR.
Utiliser des outils de trésorerie
Les logiciels de gestion de trésorerie permettent de connaître à tout moment le solde de trésorerie, de prévoir ses fluctuations et de prévenir les difficultés éventuelles. Les avantages de ces outils sont notamment les suivants :
- automatisation de la gestion des comptes bancaires, ce qui représente une garantie de fiabilité et un gain de temps ;
- suivi en temps réel des flux de trésorerie et création de prévisionnels ;
- accès à un reporting sur la santé financière de l’entreprise ;
- partage des informations avec les personnes concernées comme le directeur financier, l’expert-comptable ou tout autre responsable.
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